Archiviste, un métier, des métiers

 Sous la présidence d’Anne-Marie Bruleaux, trois facettes du métier d’archiviste ont été présentées. Que ce soit dans le secteur privé ou public, en France ou à l’étranger, être archiviste c’est avant tout un métier, une communauté et une expertise, comme l’a repris Agnès Dejob en évoquant le référentiel métier de l’AAF, outil indispensable lors du recrutement, des entretiens d’embauche, pour dialoguer sur des questions de traitement ou de statut, et enfin, lors d’un entretien annuel d’évaluation. La collaboration avec le CNFPT et Pôle Emploi va permettre de créer des fiches-métier. Il convient d’employer un vocabulaire commun et précis pour que le métier d’archiviste soit reconnu au sein de toute structure. Le succès du référentiel métier a d’ailleurs été souligné lors du débat : il est autant utilisé dans le secteur public que dans le secteur privé. Le statut de l’archiviste n’est pas toujours bien défini ni accepté dans certaines régions. Les situations politiques complexes dans l’Océan Indien, et en particulier aux Comores, à Madagascar et Mayotte, ainsi que les conditions de conservation difficiles, complexifient le travail des archivistes. Ces derniers, dont Charly Jollivet s’est fait le porte-parole, déplorent les locaux saturés, le manque de rayonnage et le peu de moyens accordés à la restauration. Les témoignages révèlent un manque de considération du métier : la profession, souvent mal connue et mal perçue, doit s’adapter, rendre un service à la population et travailler en réseau, notamment par le biais des associations internationales. Cette intervention nous menant en des contrées bien plus ensoleillées qu’Angers au mois de mars, faisait écho à la présentation des interactions entre archives et demandes sociales en Guadeloupe par Anne Lebel (mercredi 20 mars). Enfin, Luc-André Biarnais a rappelé que si le terme d’archiviste n’est pas utilisé en tant que tel dans le diocèse de Gap, au profit de « chancellier », les compétences et l’expertise du métier ont été indispensables au traitement des 220 mètres linéaires d’archives diocésaines. Ainsi, l’archiviste doit s’adapter à un milieu, une technologie et une structure.

 Stéphanie Desvaux