Musées et recherche

Les chercheurs en laboratoire et leurs archives, études d’une représentation des archives – Margot GEORGES

Après nous avoir défini ce qu’est un chercheur, dont on connait mieux les pratiques grâce à l’ethnologie des sciences, Margot GEORGES nous a exposé l’enquête qu’elle a menée au sein du laboratoire de pathologie de la SNES (Station Nationale d’Essai des Semences), portant sur la façon dont les chercheurs de laboratoire se représentent les archives qu’ils produisent. Cette enquête a été menée en 2010-2011, sur la base d’entretiens semi-directifs. Elle constate que tous les documents produits ont une place au sein du laboratoire, car ils concernent les recherches en cours. Elle s’est posée plusieurs questions : quel documents sont amenés à devenir des archives ? Comment ? Et quelle sera leur nouvelle place ? Le document le plus important est celui du produit de la recherche. Margot GEORGES a constaté que, lorsque les documents servent moins, ils changent de conditionnement et de lieu (bureau plus éloigné).

Elle en a conclu qu’il y avait une importante prise en compte des différents processus de gestion des documents de l’activité de la recherche et qu’il y avait nécessité pour l’archiviste de s’introduire aux bonnes étapes dans le processus qui mène un dossier du statut de document à celui d’archives et qu’il fallait sensibiliser les bonnes personnes.

Valoriser la collecte des archives de la recherche – Isabelle GALLOIS et Hélène CHAMBEFORT

En 2011, on compte 24 services d’archives dans les universités, le premier à s’être créé est celui de Paris 7 en 1999. En 2007, l’AAF crée la section Aurore afin de faciliter les dialogues et les échanges interprofessionnels et de mettre les archivistes des différentes structures de l’enseignement supérieur et de la recherche en réseau, tout en développant des outils communs.

Une des difficultés est d’avoir un discours pour capter les archives des chercheurs. La section Aurore travaille sur les différentes pratiques afin de faire un tableau lisible pour tous les secteurs de la recherche. Un référentiel de gestion des archives de la recherche va bientôt être mis en ligne sur le site de l’AAF.

La section Aurore développe des partenariats actifs, des actions auprès des unités mixtes de recherches, des prises de contact avec les responsables des archives, rassure et sensibilise l’interlocuteur. A tout cela s’ajoute une présence sur le terrain, qui poursuit la démarche en assurant un suivi et en proposant de nouveaux projets. Tout cela a permis de collecter 70kml d’archives. Aujourd’hui l’accent est mis sur le partenariat pour l’archivage des données électroniques, car de nombreux mails et iconographies peuvent être perdus en fonction des secteurs de la recherche.

Un des objectifs de la section Aurore est de définir une politique d’archivage complète des données de la recherche.

Création de la fonction archives au Louvre : questions et paradoxe – Myriam PROT-POILVET et Vanessa SZOLLOSI

La fonction archives du Louvre c’est développé en 3 grandes étapes.

Première période 1793-1945. En 1793, on décide que le Musée central des arts se situera au Louvre. En 1858, pour la première fois, un archiviste professionnel est affecté aux Archives des Musées Nationaux. En 1926, les Archives des Musées Nationaux rendent obligatoire le versement des archives des documents de plus de trois ans. En 1945, une ordonnance crée une direction des Musées de France.

Deuxième période 1968-1998. C’est une période d’émancipation du Louvre par rapport aux Musées de France. En 1968, est créée une fonction de directeur du Musée du Louvre. En 1993, les fonds des Archives des Musées Nationaux sont clos et les archives sont versés aux Archives Nationales. C’est aussi en 1993 que le Musée du Louvre devient Établissement public du musée de Louvre et qu’est lancé un projet archives, finalement abandonné.

Troisième période 2001 à aujourd’hui. En 2002, un audit des archives du Louvre est effectué, suivi en 2003 de l’élaboration d’un cahier des charges pour la création d’un service d’archives au Louvre. En 2011, un groupe de travail « Archives en musées » est lancé, alors qu’un poste de Records manager est mis en place.

Archives, correspondants archives et musées –  Corinne JOUYS BARBELIN

Depuis 1986, la mission archives du Ministère de la Culture et de la Communication collecte, traite et verse les archives publiques aux Archives Nationales. Le problème qui se pose avec les Musées Nationaux est lié au fait qu’ils forment un groupe hétérogène avec une reconnaissance, des statuts, des tailles et des moyens différents. De plus, les musées sont un monde en mutation où la professionnalisation augmente et où il y a une multiplicité de métiers.

Le musée revêt quatre fonctions : les expositions, la conservation, une mission scientifique et les animations. De nouvelles missions s’ouvrent à lui tel que s’imposer comme centre de recherche, ou s’ouvrir au plus large public possible et tous cela avec moins de personnel, moins d’espace et de moyens financiers.

Cela a un impact sur les archives : de nouveaux types de documents sont produits, comme les marchés publics, les rapports de restauration, les analyses de projets scientifiques…ce qui augmente considérablement la masse des archives.

De plus, souvent les musées « piochent » dans les archives pour enrichir leur collection et cela a conduit à une désorganisation et à la disparition de certains fonds. Pour remédier à cela, il a été créé un poste de correspondant archives, mais ils sont peu nombreux (5). Un groupe de travail « Archives en musée » a également permis d’élaborer un référentiel pour l’archivage avec des plans de classement, des tableaux de gestion et un guide d’archivage.

Elsa Borodine