Nous avons été très heureux d’accueillir, mercredi 12 mars 2014 à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, dix intervenants et de nombreux professionnels, venus assister à notre journée de réflexion autour de la notion d’évaluation dans les archives et au-delà.
En préparant cette journée, nous nous sommes d’abord efforcés de comprendre ce qu’on entend par évaluation. Au fil de nos recherches et de nos tentatives de définition, nous avons vu combien ce mot peut être rattaché à des réalités et des pratiques professionnelles très différentes. Nous avons souhaité aborder, dans le cadre étroit d’une journée d’études, quelques unes des problématiques d’évaluation auxquelles les archivistes peuvent être confrontés en élargissant le propos à des professions qui peuvent être à confrontées des problématiques proches.
En ouverture, Basma Makhlouf Shabou a dressé un panorama historique des réflexions théoriques et des modèles d’évaluation élaborés par les archivistes au cours du XXe siècle. En écho, l’intervention de Norma Fenoglio a illustré l’intérêt d’harmoniser le vocabulaire et les pratiques à l’échelle internationale à partir de l’exemple de plusieurs pays d’Amérique latine. Marie-Anne Chabin a également posé la question du vocabulaire, et comment définir la valeur des documents que l’on souhaite conserver.
Les interventions de Clément Oury puis de Claire Martin ont, quant à elles, illustré des enjeux nouveaux pour l’archiviste à l’heure du document électronique. Ainsi, conserver et restituer des objets complexes et en constante évolution tels que les sites internet constitue un réel défi. Il s’agit également, en matière d’archivage électronique, d’intervenir en amont de la production : l’intervention de l’archiviste a posteriori étant un modèle illusoire à grande échelle.
Arnaud Jules nous a, de son côté, présenté la mise en place à l’échelle d’un groupe d’envergure internationale, d’une politique d’archivage basée sur l’évaluation des documents produits, notamment s’agissant de données nativement électroniques.
Mélanie Rebours et Antoine Meissonnier nous ont présenté les travaux et réflexions en cours au niveau du Service Interministériel des Archives de France sur l’évaluation et sur la pratique de l’échantillonnage qui peut en découler.
Caroline Moine a soulevé les questionnements et le ressenti d’une historienne face à des archives et à leur vécu, ce qui est l’un des sujets – mais seulement l’un parmi beaucoup d’autres – sur lesquels historiens et archivistes peuvent gagner à faire se rencontrer leurs réflexions.
Enfin, Benjamin Caraco nous a présenté les outils d’évaluation des collections en bibliothèques, notamment des indicateurs chiffrés. A ces indicateurs chiffrés font échos les travaux de Basma Makhlouf Shabou sur la mesure de la qualité des archives définitives issues d’une évaluation. Ainsi, la journée nous montré combien l’évaluation est également évaluation de ce que l’on fait, en quantité et en qualité.
Nous publierons quotidiennement les compte-rendus de ces interventions.
Bonne lecture!
Le Master 2 « Métiers de la culture – Archives », de Saint-Quentin-en-Yvelines