Valorisation multimédia des archives

Autour du nouveau président de l’AAF, Jean-Philippe Leglois, sont intervenus Sylvère Ait Amour, Xavier Laubie et Elodie Belkorchia sur la « Valorisation multimédia des archives ». Elle peut prendre diverses formes : les archives orales de l’AHICF (Association pour l’histoire des chemins de fer) sont diffusées sur le site « Mémoire orale de l’industrie et des réseaux ». Cet outil de gestion des fonds et de recherche pour les publics donne accès à près de 170 entretiens qui se trouvent à la croisée des archives orales, des archives privées, des archives d’entreprise et du patrimoine culturel dématérialisé. Cependant, les projets européens actuels sur l’anonymisation des données personnelles mettent en danger ce type d’initiatives. Les nouveaux supports de communication ont également été privilégiés par les Archives départementales des Côtes-d’Armor, qui ont créé un DVD en 2011-2012. Sur fond musical, Xavier Laubie nous a présenté un outil ludique, pédagogique et culturel permettant de valoriser les opérations de numérisation engagées auprès des élus, et de rendre accessibles et compréhensibles ces fonds avec un guide méthodologique. En outre, ce produit se veut être d’abord un outil de promotion et de valorisation, sans être exhaustif : il ne remplace en rien une visite du site Internet des Archives départementales. Enfin, Elodie Belkorchia a évoqué l’importance des nouvelles technologies qui engagent de nouvelles demandes, de nouvelles attentes et donc nécessitent un nouveau modèle d’exploitation valorisant les archives. Les Archives municipales d’Aubervilliers accompagnent les évolutions techniques et sociales en prenant en compte les temps longs des archives et la demande immédiate de communication. Les nouveaux supports audio-visuels (ina.fr, youtube, facebook) sont essentiels pour valoriser les fonds. Ils permettent de faire écho aux nouvelles ressources, qui sont ainsi diversifiées. Or, ces outils risquent d’apparaître comme de simples gadgets. Toutefois, les récentes expériences prouvent qu’il n’en est rien. Facebook, par exemple, est un vrai pourvoyeur de public.

Ainsi, les nouveaux outils d’exploitation et de valorisation des fonds permettent de rompre avec l’image passéiste et poussiéreuse des archives. Ils engagent un jeu de temporalités : entre présent immédiat, futur proche et futur lointain. Il convient cependant d’établir un référencement efficace en utilisant des contenus sur plusieurs portes d’entrées et en créant du lien, mais aussi de valoriser tout ce qui est fait au quotidien et pas seulement les grandes politiques de numérisation, de ne pas faire du site Internet un simple site d’information, et d’utiliser à bon escient les réseaux sociaux pour interagir avec le public.

Stéphanie Desvaux