Valoriser les archives, quels rapports aux publics, quelles collaborations avec les publics ?

La séance a eu lieu sous la présidence de Thierry Heckmann, directeur des archives départementales de la Vendée. L’intervention de Marie Lasserre qui devait parler du partenariat mis en place pour la valorisation des herbiers landais a été annulée.

C’est Sandrine Heiser du Service Historique de la Défense et Charles Hervis, rédacteur en chef de La Revue française de généalogie qui ont d’abord pris la parole. Le thème de leur intervention était la journée du généalogiste organisée au Service Historique de la Défense le 26 juin 2012 : « De la défiance à la confiance ».

Sandrine Heiser a commencé par retracer sont parcours dans le but de montrer le cheminement qui l’a conduit à être toujours plus à l’écoute du public. Elle a voulu mettre en œuvre une démarche d’amélioration de l’accueil. En 2009 des ateliers « test » ont été mis en place au Service Historique de la Défense. Il s’agissait d’une nouvelle formule d’initiation aux recherches généalogiques dans les archives militaires. Cela a été fait en lien avec des associations, notamment Archimili. En 2010, une visite a été organisée pour le club RFG (Revue Française de Généalogie). Les visiteurs ont pu voir les magasins et découvrir le service de l’intérieur. À travers d’autres rencontres, les attentes et besoins des chercheurs ont pu être entendus. L’idée générale est de faciliter l’accès du public au service. Dans ce but, il faut pouvoir apporter une réponse aux différentes questions qu’il se pose. La politique de Sandrine Heiser est de favoriser le dialogue, à ses côtés, Charles Hervis représentait les généalogistes. L’organisation de la journée du généalogiste était une synthèse de ces échanges. Les différents sites du SHD y étaient représentés afin d’exposer leurs ressources. Pour les visiteurs c’était l’occasion d’assister à des conférences et des ateliers pour comprendre le fonctionnement du service et acquérir des méthodes de recherches généalogiques. L’organisation de cette journée a permis de mettre en place une collaboration fructueuse et des partenariats bénéfiques. Cette réussite est le résultat d’un travail sur le long terme. Un certain recul a été nécessaire pour analyser le fruit des ces dialogues établis au fil des ans.

La séance s’est ensuite poursuivie dans un autre registre avec Patrick Peccate, chercheur associé au laboratoire d’histoire visuelle contemporaine (LHIVIC/EHESS). Sa présentation est disponible sur le site : http://fr.slideshare.net/Peccatte/photosnormandie-forum-des-archivistes-20-mars-2013. Il a présenté un projet collaboratif de valorisation du patrimoine, PhotosNormandie. Le but de ce projet est d’améliorer la description documentaire d’un fond de plus 3000 photographies datant du débarquement du 6 juin 1944 à la libération de Paris. Elles sont libres de droit et proviennent des Archives nationales des États-Unis et du Canada. La « redocumentarisation » se fait grâce à la plateforme de partage de photos Flickr, ici : http://www.flickr.com/photos/photosnormandie/. Beaucoup de ces photos avaient des légendes erronées ou incomplètes. Les internautes peuvent fournir les informations en leur possession et les partager sur la plateforme. Celles-ci sont par la suite vérifiées et les modérateurs du projet peuvent changer les descriptions des photos. Des informations inédites ont pu ainsi être partagées et des liens entre différentes images ont pu être établis.

Ces interventions ont montré à quel point le dialogue entre les institutions et le public peut être fructueux. Elles ont présenté des exemples de collaborations qui ont permis de faire évoluer les pratiques. C’est un truisme, mais on a besoin les un des autres pour avancer.

Paul Pichon